L’augmentation des températures en ville, aussi appelée îlots de chaleur urbains, est de plus en plus problématique. Le réchauffement climatique ne fait qu’amplifier les îlots de chaleur. Et avec près de 2/3 de la population qui vivra en ville en 2050, il est urgent d’agir ! Alors quelles solutions pour lutter contre les îlots de chaleur urbains ? Découvrez les différentes possibilités à mettre en place dans cet article.
Qu’est-ce que le phénomène des îlots de chaleur urbains (ICU) ?
Le phénomène des îlots de chaleur urbains n’est pas récent. Il a été mis en évidence pour la première fois au XIXe siècle par un certain Luke Howard. Le météorologiste a ainsi mis à jour une différence de température entre le centre de Londres et sa périphérie de l’ordre de quelques degrés.
C’est ce qu’on a appelé par la suite les îlots de chaleur urbains (ICU) autrement dit un phénomène d’élévation des températures en ville par rapport aux périphéries. Ces micro-climats urbains ont eu tendance à devenir de plus en plus marqués avec les années et le développement des villes.
La formation des îlots de chaleur urbains dépend de nombreux facteurs. Voici les principaux :
- Les matériaux utilisés pour la construction des bâtiments ou des infrastructures urbaines (goudron, asphalte…) possèdent souvent un faible albédo (c’est-à-dire la capacité à réfléchir les rayons du soleil). Autrement dit, certains matériaux ont tendance à absorber davantage la chaleur que d’autres.
- L’absence de végétation et d’eau dans les villes conduit à une élévation des températures car les arbres favorisent l’évacuation de la chaleur. La végétation aide en effet à rafraîchir l’air par évaporation. Autre problème, l’eau en ville s’évapore souvent très rapidement à cause de l’imperméabilité des sols urbains. Elle n’a plus le temps de rafraîchir l’atmosphère.
- La morphologie urbaine peut aussi influer sur les îlots de chaleur : selon la taille ou l’espacement des bâtiments, la chaleur peut avoir du mal à s’évacuer. Par exemple, un bâtiment de grande hauteur permet d’augmenter l’ombre et de diminuer le rayonnement du soleil. La densité urbaine joue également un rôle dans la formation d’îlots de chaleur.
- La circulation de l’air et les conditions climatiques générales de la région : bien qu’ils touchent toutes les villes, les îlots de chaleur urbains sont moins fréquents dans les lieux au climat froid. De la même manière, la circulation de l’air influe sur la création d’îlots de chaleur urbains. Ainsi, si la circulation de l’air est forte, la chaleur ressentie sera moins forte. À l’inverse, un vent faible laissera stagner les masses d’air et augmentera la sensation de chaleur.
- Les activités humaines produisent souvent beaucoup de chaleur et contribuent grandement à la formation d’îlots de chaleur dans les villes. On pense notamment au chauffage, à la climatisation, aux usines, à la circulation des véhicules, etc.
Globalement, le phénomène des îlots de chaleur urbains tend à s’accentuer la nuit. En effet, la chaleur accumulée au cours de la journée à tendance à se libérer en fin de journée pour atteindre son maximum en pleine nuit. La ville est alors recouverte d’une bulle de chaleur.
Quelles sont les conséquences des îlots de chaleur urbains ?
Les îlots de chaleur urbains entraînent une élévation de la température entre la ville et la périphérie allant de 3 à 10 degrés selon les zones. Ils provoquent ainsi différentes conséquences :
- Ils diminuent la qualité de vie en ville (« stress thermique ») et amplifient l’intensité des épisodes de canicule. Les habitants des villes voient leur qualité de vie baisser surtout s’ils vivent sous un climat chaud. Ils doivent alors se rafraîchir par divers moyens ce qui entraîne une augmentation des dépenses énergétiques (utilisation de la climatisation, hausse du nombre de douches, etc.).
- Ils augmentent la pollution dans les villes. Le « smog » typique des villes est formé d’un brouillard constitué de polluants atmosphériques comme les particules fines d’ozone. En présence d’îlots de chaleur, il s’évacue moins bien. Cette pollution excessive de l’air peut entraîner des maladies respiratoires chez les personnes fragiles.
Plus encore, les îlots de chaleur urbains ont un effet sur le climat. On observe ainsi dans les villes où les îlots de chaleur urbains sont les plus denses :
- Une augmentation des orages et des phénomènes d’averses violents ;
- Une diminution de l’humidité, des brumes et du brouillard permettant d’évacuer les particules et pollens de l’air.
Globalement, les conséquences néfastes des îlots de chaleur urbains risquent de s’aggraver considérablement sous l’effet du réchauffement climatique.
Quelles solutions pour lutter contre les îlots de chaleur urbains ?
Réorganiser l’espace urbain
Repenser l’espace urbain est indispensable pour lutter efficacement contre les îlots de chaleur urbains. Plusieurs possibilités émergent.
Limiter la circulation des voitures en aménageant des pistes cyclables permet de contrer le phénomène des îlots de chaleur. Cette initiative permet d’inciter les habitants à utiliser davantage de moyens de transport « verts ». On évite une trop forte concentration des véhicules en ville qui générerait encore et toujours plus de chaleur.
Le mobilier urbain peut aussi se prêter à des innovations étonnantes. Certaines villes ont ainsi installé une sorte de parasol géant permettant d’abriter les habitants de la chaleur.
Repenser la conception des bâtiments et des infrastructures urbaines
Un effort doit également être réalisé pour repenser les infrastructures urbaines. Certains matériaux retiennent en effet beaucoup la chaleur comme le goudron, les murs de brique, etc.
Par exemple, il est possible de remplacer les revêtements de sol de couleur foncée par des revêtements de sol de couleur claire ayant un fort albédo. On peut aussi recourir à desrevêtements de sol perméables laissant davantage passer l’eau. Dans le même ordre d’idées, il a été prouvé que le blanchissement des toitures réduit également les températures de quelques degrés.
La régulation de l’énergie des bâtiments est aussi un point clé. Bâtir des bâtiments moins gourmands en énergie disposant d’une bonne inertie thermique permet de limiter leur impact sur l’environnement et de réduire la formation d’îlots de chaleur. Des bâtiments capables de s’autoréguler doivent devenir la norme pour les constructions de l’avenir.
Favoriser la présence de points d’eau et d’espaces naturels en ville
L’augmentation de la végétalisation de la ville est sans doute la solution la plus simple pour diminuer les effets négatifs des îlots de chaleur urbains.
Par exemple, créer des parcs au sein des villes permet de les rendre plus respirables pour les habitants surtout en été où ils sont de véritables îlots de fraîcheur. Il est d’ailleurs possible d’utiliser les espaces urbains délaissés pour introduire davantage de végétation en ville.
La végétalisation des villes peut aussi prendre la forme d’une végétalisation des façades ou des toits des bâtiments.
Des arbres peuvent être implantés le long des avenues ou boulevards de façon à absorber l’énergie solaire. Ils accélèrent le vent et permettent aux passants de marcher à l’ombre en été.
Réintroduire de l’eau en ville est également une manière de lutter contre les îlots de chaleur. La pose de fontaines, de brumisateurs ou de jets d’eau diminue la sensation de chaleur et rafraîchit l’atmosphère. L’arrosage des chaussées peut aussi être envisagé dans les zones où la chaleur est la plus forte.
Lutter contre les îlots de chaleur urbains est indispensable pour créer les conditions d’une vie en ville agréable dans le futur. Contactez Hxperience pour connaître nos différentes solutions pour réduire l’impact environnemental de vos bâtiments.