On connaît les conséquences respiratoires et cardio-vasculaires d’une mauvaise qualité de l’air mais on sait moins que cette dernière a aussi un impact significatif sur le cerveau. Comment agir pour améliorer la qualité de l’air intérieur ? Nos explications dans cet article.

 

Les impacts cognitifs d’une mauvaise qualité de l’air intérieur

La mauvaise qualité de l’air intérieur peut être à l’origine de nombreux problèmes de santé :

  • Maux de tête 
  • Allergies 
  • Difficultés respiratoires
  • Sécheresse oculaire 
  • Asthme…

Mais au-delà des effets sur les poumons et le cœur, la qualité de l’air impacte aussi le cerveau. Elle entraîne des effets nocifs sur les capacités cognitives des personnes. Ce sont les nombreux polluants présents dans l’air intérieur et l’absence de renouvellement de l’air dans un milieu clos qui sont à la source d’une mauvaise qualité de l’air. On pense notamment aux composés organiques volatils (COV), au dioxyde de carbone (CO2), aux polluants comme le benzène ou le formaldéhyde, aux particules fines…

 

Mauvaise qualité de l’air : des conséquences plus importantes sur les enfants

Selon une étude de l’organisation mondiale de la santé(OMS), plus de 90 % des enfants dans le monde respirent un air pollué. Et contrairement à ce que l’on pense, l’air intérieur est aussi incriminé que l’air extérieur. Les pays développés comme les pays en développement sont concernés.

La pollution de l’air a des impacts dramatiques chez les enfants. En plus de provoquer les mêmes effets que chez les adultes, elle impacte leur développement neurologique et leurs capacités cognitives.

Plus généralement, il faut aussi signaler que la pollution de l’air atteint les enfants dès leur vie utérine. Chez la femme enceinte, l’exposition à une pollution importante peut entraîner des modifications cérébrales et des retards cognitifs. Les enfants exposés auront plus de risques de développer des maladies chroniques et une santé mentale plus fragile. Il y a également un risque de naissance prématurée. Les études ont démontré que plus l’exposition était conséquente, plus les risques étaient nombreux sur le plan cognitif.

Les enfants sont particulièrement touchés car leur organisme est encore immature et leur système cérébral en construction. Ils respirent aussi plus vite que les adultes et pèsent moins lourd. Ils absorbent donc plus de polluants. Du fait de leur taille, ils sont aussi plus près du sol, ce qui augmente leur exposition à certains polluants.

Des études ont montré que certains composants étaient particulièrement nocifs pour les enfants. On pense notamment aux hydrocarbures polycycliques aromatiques (HAP) qui sont toxiques pour le cerveau. Une étude APGAR et UE a ainsi montré qu’une haute concentration en HAP entraînerait des modifications cérébrales et des troubles du comportement comme le TDAH (trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité) chez les enfants. On retrouve beaucoup de HAP en ville car ils sont contenus dans les émissions de charbon de bois, la fumée de cigarette, les carburants automobiles, etc.

Autre étude notable, celle de l’institut pour la santé de Barcelone. Elle s’intéresse particulièrement aux effets des particules fines PM2,5 d’un diamètre inférieur à 2,5 microns (les plus répandues) sur les enfants. Ces particules émises par les voitures se retrouvent dans l’air intérieur et affectent la mémoire immédiate des enfants. Elles auraient pour effet de diminuer leur mémoire de travail de 4 à 5 %.

 

Les conséquences d’une mauvaise qualité de l’air sur la productivité au travail

L’impact des polluants sur les salariés fonctionne globalement de la même manière que pour les enfants. Les bureaux favorisent la stagnation d’un air malsain en raison du confinement de l’air et d’un manque de renouvellement de l’air. Ces deux éléments sont aggravés par une ventilation parfois insuffisante dans les bureaux. Et dès que le nombre de personnes dans la pièce s’accroît (exemple : open space), les risques augmentent.

Si la ventilation des immeubles de bureaux construits après les années 2010 s’est améliorée, elle reste parfois insuffisante. C’est le cas notamment lorsque les immeubles sont très bien isolés mais trop hermétiques ce qui bloque le renouvellement de l’air.

La plupart des études arrivent à la même conclusion : plus l’air intérieur est saturé en polluants et en CO2, moins le cerveau reçoit d’oxygène. En conséquence, les performances des salariés au travail baissent.

En moyenne, selon l’Université américaine Carnegie Mellon, les salariés pourraient gagner entre 3 et 18 % de productivité en améliorant la qualité de l’air intérieur.

Parmi les troubles cognitifs observés chez les occupants d’un bâtiment pollué, on trouve :

  • Une baisse de la concentration
  • Un ralentissement dans le traitement des tâches
  • Une difficulté à élaborer des stratégies et à faire émerger des solutions ;
  • Un impact sur la productivité des travailleurs 
  • Une diminution de la capacité à prendre des décisions
  • Une augmentation de l’absentéisme des salariés 
  • Des conséquences économiques pour l’entreprise.

Sur le long terme, les conséquences seraient également importantes. L’exposition à la pollution de l’air provoque un stress oxydatif entraînant une inflammation et une dégénérescence des neurones. Les études ont aussi montré qu’avec l’âge, les effets empirent.

 

Les capteurs de CO2 pour surveiller la qualité de l’air

Pour agir, les entreprises comme les écoles doivent se concentrer sur un des plus importants polluants de l’air intérieur : le dioxyde de carbone (CO2). Le CO2 n’est pas en soi dangereux car il est présent naturellement dans l’air. À l’extérieur, il est dilué. Mais dans l’air intérieur, sa concentration peut très vite augmenter en l’absence de ventilation. Le problème, c’est qu’une haute concentration de CO2 dans l’air entraîne des risques pour la santé et impacte les capacités cognitives des occupants.

La concentration en CO2 peut s’envoler sous l’effet de plusieurs éléments :

  • L’utilisation de produits chimiques (produits de nettoyage, matériaux de construction et de décoration, etc.) 
  • Les appareils à combustion 
  • L’activité et la respiration des occupants…

Comme le CO2 est un gaz inodore et invisible, il est indétectable pour les humains. C’est pourquoi une des solutions pour limiter l’exposition à un air trop chargé en CO2 consiste en la pose de capteurs de CO2. Ces derniers sont préconisés par le ministère de l’Éducation nationale et par le Haut Conseil à la Santé Publique. Ils permettent de mesurer la qualité de l’air en temps réel pour alerter en cas de dépassement des valeurs limites. Les valeurs maximales recommandées par l’OMS sont :

  • 1 000 parties par million dans les bâtiments ;
  • 5 000 parties par million pour un individu sur une période continue de 8 heures.

La concentration en CO2 en intérieur dans les salles de classe et les salles de réunion des entreprises peut varier entre 300 et 3 000 ppm selon les mesures prises par les occupants et les systèmes de ventilation en place !

À Paris, plusieurs écoles ont ainsi été équipées en capteurs de CO2 pour surveiller l’air des classes. L’enseignant est alerté quand les valeurs dépassent les seuils. Il peut alors aérer la pièce. Ces capteurs permettent aussi d’éduquer et d’éveiller la conscience des enfants sur la question de la qualité de l’air. Et en période épidémique, ils permettent également de lutter contre les risques de contamination au COVID-19 en faisant baisser la concentration de particules contaminées dans l’air. Hxperience propose une solution similaire pour équiper les écoles et les entreprises. Notre solution connectée SMATI mesure le confinement de l’air intérieur. Grâce à elle, vous pouvez être alertés instantanément si l’indice de confinement de l’air dépasse les seuils préconisés.

 

La qualité de l’air intérieur est une problématique de santé publique essentielle. Si on ne fait rien, la situation continuera à se dégrader dans les années à venir…N’hésitez pas à nous contacter pour tester nos solutions connectées.