Mesurer la Qualité de l’Air Intérieur (QAI) est important pour connaitre le taux des polluants présents dans l’environnement d’un bâtiment. S’il s’avère que votre QAI est assez mauvaise, vous devez trouver un moyen de l’optimiser. Comment optimiser la Qualité de l’Air Intérieur ? Qu’est ce que la QAI ? Zoom sur le sujet. 

 

Qu’est-ce que la QAI ?

La QAI est donc le diminutif de Qualité de l’Air Intérieur. On parle donc ici de la qualité de l’air dans les espaces fermés qui inclut tout type de bâtiment, y compris les habitations et les bâtiments tertiaires. Si la qualité de l’air extérieur est au centre des préoccupations depuis très longtemps, les préoccupations pour la qualité concernant l’air intérieur est très récente. 

Or, les chiffres indiquent que nous passons la plupart de notre temps en espace intérieur. Pour être précis, un Français passe en moyenne 85 % de son temps dans un espace fermé (habitation, lieux de travail, école, établissements d’accueils, etc.). C’est pour cette raison que la France, comme la plupart des pays européens, a adopté depuis 2010 une loi encadrant la QAI. Voyons justement ce que dit cette loi. 

 

La réglementation sur la QAI  

Selon la loi Grenelle II du 12 juillet 2010, complétée par le décret du 17 août 2015, il est obligatoire de surveiller la Qualité de l’Air Intérieur dans « certains établissements recevant du public déterminés par décret en Conseil d’Etat lorsque la configuration des locaux ou la nature du public le justifie ».  

L’application de cette loi n’a été prise en compte que le 1er janvier 2018 à partir duquel la vérification périodique de la QAI des bâtiments accueillant des enfants de moins de six ans est devenue obligatoire. Cette loi s’adresse notamment aux crèches, garderies, écoles maternelles et écoles primaires. 

Depuis le 1er janvier 2020, la loi s’est étendue pour couvrir d’autres établissements accueillant cette fois-ci un public un peu plus âgé. Depuis cette date, il est obligatoire de vérifier de façon périodique la qualité de l’air dans les établissements d’enseignement du second degré, c’est-à-dire les collèges et les lycées. La loi prévoit également l’extension de cette couverture à tout autre type d‘établissement recevant du public (ERP) à partir du 1er janvier 2023. Seront concernés par cette nouvelle couverture les EPHAD, les établissements accueillant des personnes âgées et des personnes handicapées. 

Voilà donc ce qu’il en est de la réglementation encadrant la QAI en France. À noter que la vérification périodique doit être renouvelée tous les 7 ans en l’absence d’éléments suspects. S’il y a présence d’indices pouvant porter préjudice à la santé du public, les mesures nécessaires doivent être apportées et une nouvelle vérification de la QAI doit être réalisée 2 ans après la précédente. 

Comme vous pouvez le voir, la loi française n’encadre pour l’instant que les établissements de type ERP. Les habitations ne sont pour l’instant pas concernées, mais cela va sans doute venir. 

 

Quels polluants surveiller ?

Voyons maintenant les polluants à surveiller lors d’une vérification de la Qualité de l’Air intérieur. Il est nécessaire de connaitre ces polluants pour bien optimiser la QAI. 

  • Le CO2 : Présent naturellement avec un taux d’environ 0.038% (380 ppm) dans l’atmosphère, le CO2 peut être nocif pour l’humain à partir d’une certaine limite. Sachant qu’une personne expire en moyenne environ 16,2 litres de CO2 par heure, l’espace intérieur a forcément une plus forte concentration de CO2. Or, à partir de 1000 ppm de CO2, l’air qu’on respire peut avoir des effets indésirables pour la santé des personnes exposées. 
  • Les COV: Le COV ou Composés Organiques Volatils n’est pas naturellement présent dans l’air. Ces polluants viennent généralement des matériaux de construction du bâtiment ou des meubles qui y sont installés. On parle notamment des polluants libérés par le bois, la peinture, la colle, le vernis, les revêtements en tout genre, etc. Bien évidemment, à forte dose, ces polluants sont dangereux pour la santé. 
  • Les PM : Les PM ou particules en suspension (issus de l’anglais Particulate Matter) peuvent provenir de l’extérieur, mais aussi de l’intérieur. Les principales causes de ces polluants sont les gaz d’échappement des voitures, les gaz évacués par les industries, les gaz produits via les appareils domestiques ou encore les fumées issues du tabagisme.  
  • Les polluants biologiques : Il y a également les polluants biologiques qui sont particulièrement difficiles à anticiper. On parle notamment de bactéries, de virus, mais aussi des biocontaminants produits par les animaux de compagnie. Cette surveillance constante permet d’assurer le bien être des salariés.

 

Les 3 facteurs à prendre en compte pour optimiser la QAI : 

Voici les 3 facteurs clés pour optimiser la Qualité de l’Air Intérieur dans un bâtiment.

La ventilation

Dès lors qu’on parle d’une mauvaise QAI, il y a forcément un problème de ventilation dans le bâtiment concerné. Mais comment bien ventiler un bâtiment ? Une bonne ventilation doit fonctionner de cette manière : 

  • Amener de l’air frais depuis l’extérieur vers les pièces dites « sec » : chambres, salles de séjour, bureaux, salles de réunion et autre local sec. 
  • Transférer l’air de ces pièces dites « sec » vers les pièces humides telles que les toilettes, les douches, les cuisines, les vestiaires et les autres pièces pouvant contenir un fort taux d’humidité. 
  • Évacuer l’air humide et pollué des pièces humides vers l’extérieur. 

Pour obtenir ce résultat, plusieurs solutions sont disponibles allant de la solution naturelle à la plus sophistiquée. Pour les bâtiments résidentiels, voici les solutions qui sont basées sur la norme NBN D50-001 :

  • Système A : Ventilation naturelle qui consiste à optimiser l’emplacement des ouvertures de façon à laisser l’air frais pénétrer et l’air pollué s’évacuer naturellement. 
  • Système B : Ventilation mécanique composée d’un simple flux qui permet d’amener l’air frais à l’intérieur du bâtiment. L’évacuation de l’air pollué se fera naturellement. 
  • Système C : Ventilation mécanique composée d’un simple flux qui permet d’évacuer l’air pollué vers l’extérieur. L’amenée d’air se fait naturellement. 
  • Système D : Ventilation mécanique composée de deux flux, dont un pour l’aspiration d’air frais et un autre pour l’évacuation de l’air pollué.

Pour les bâtiments tertiaires, voici la solution de ventilation naturelle selon la norme appliquée en France : 

  • OAR (Ouverture d’amenée d’air réglable) : Ventilation naturelle offrant la possibilité de régler l’entrée d’air sur au moins trois niveaux différents. 
  • OER (Ouverture d’évacuation d’air réglable) : Ventilation naturelle offrant la possibilité de régler l’évacuation d’air sur au moins trois niveaux différents. 
  • OT (Ouverture de transfert) : Ventilation naturelle permettant de transférer l’air d’un local du bâtiment à l‘autre. 

 

Le choix des équipements/matériaux

Pour réduire le taux des COV (Composés Organiques Volatils), il est aussi important de bien choisir les équipements, les matériaux de construction et les meubles. Les produits étiquetés A+ produisent moins d’émission en polluants volatils. 

 

Le mode de vie 

Un changement de mode de vie peut aussi permettre d’optimiser la qualité de l’air intérieur. En évitant les animaux de compagnie, vous réduisez par exemple les biocontaminants. En arrêtant de fumer à l’intérieur de la maison et en réduisant le nombre d’appareils à combustion (appareils à gaz au fioul, etc.), vous réduirez la production de particules en suspension (PM).