Au même titre que l’eau et l’électricité, l’air pur est un besoin fondamental pour vivre confortablement dans un bâtiment. Ainsi, qu’il s’agisse d’un bâtiment d’habitation, d’un bâtiment tertiaire ou d’un bâtiment recevant du public, il est primordial d’avoir une bonne qualité de l’air intérieur (QAI). Mais comment améliorer cette QAI sans pour autant engendrer une consommation excessive d’énergie ?  

 

Les réglementations françaises sur la QAI 

La QAI ou Qualité de l’Air Intérieur est la qualité de l’air dans les espaces fermés, toutes catégories confondues. Il peut s’agir d’un bâtiment résidentiel, d’un établissement scolaire, d’un espace de travail fermé ou d’un bâtiment industriel.  

 

Si le gouvernement français s’intéresse aujourd’hui à ce sujet, c’est parce que la qualité de l’air dans ces espaces fermés entre quatre murs peut affecter la santé des occupants. Et voici ce que dit la loi à ce sujet : 

La première réglementation française encadrant la qualité de l’air intérieur (QAI) date du 12 juillet 2010. C’est la loi 2010-788 qui porte sur l’obligation de contrôler périodiquement la qualité de l’air intérieur dans certaines catégories de bâtiments. 

L’article L221-8 de cette loi indique en effet qu’il devient obligatoire de surveiller périodiquement la QAI dans « certains établissements recevant du public déterminés par décret en Conseil d’Etat lorsque la configuration des locaux ou la nature du public le justifie », et ce, dès le 1er janvier 2018. 

Par « certains établissements recevant du public déterminés par décret en Conseil d’Etat lorsque la configuration des locaux ou la nature du public le justifie », la loi pointe notamment les établissements d’accueil collectif d’enfants de moins de six ans. On parle ici des crèches, des garderies, des écoles maternelles et primaires. 

Mais cette loi régulièrement mise à jour touche aussi depuis le 1er janvier 2020 les établissements d’accueils et de loisirs ainsi que les établissements d’enseignement du second degré. On parle alors des collèges et des lycées. Et d’ici le 1er janvier 2023, l’obligation de surveiller la QAI s’appliquera à tous les établissements qui reçoivent du public ou ERP. Cette surveillance périodique devra d’ailleurs être renouvelée tous les 7 ans.  

 

 

Doit-on améliorer la QAI dans les habitations ?

Les réglementations françaises sur la QAI ne courent pour le moment que pour les bâtiments de type ERP (Etablissement Recevant du Public). Il est donc tout à fait normal de se demander s’il est intéressant de surveiller et, éventuellement, d’améliorer la qualité de l’air dans les habitations. Il est effectivement important de surveiller et d’optimiser la QAI dans les bâtiments d’habitation, et ce, pour plusieurs raisons bien précises. 

 

Le temps passé en intérieur

 

Selon les études des experts du secteur, un Français passe en moyenne 85 % de son temps en intérieur

Certes, on ne parle pas uniquement des bâtiments d’habitations, mais il faut aussi noter que cette étude a été réalisée en temps normal, c’est-à-dire avant l’apparition de la pandémie mondiale du Covid-19. 

Or, comme vous le savez sans doute, depuis la crise du Covid-19, les Français passent encore plus de temps chez eux (à cause des confinements successifs et du télétravail). 

On a donc plus de chance de contracter des problèmes sanitaires chez soi, qu’en extérieur ou dans un lieu de travail. Et c’est la principale raison qui pousse de plus en plus de Français à surveiller la QAI de leur habitation. 

 

 

Une pollution bien plus élevée 

On se bat depuis de nombreuses années contre la pollution de l’air en extérieur. C’est d’ailleurs dans ce cadre-là que le gouvernement français (et d’autres en Europe) prévoit dans un futur proche l’élimination définitive des véhicules fonctionnant au pétrole (essence, diesel, etc.) ainsi que les centrales électriques très polluantes. 

Or, il est également important de prendre en compte que la pollution se concentre plus dans les espaces fermés. Selon les études, l’air intérieur est 4 fois plus pollué que l’air extérieur. On a donc 4 fois plus de chances de contracter des maladies liées à la qualité de l’air en intérieur. Les risques sont d’autant plus élevés s’il y a des personnes fragiles telles que des enfants ou des personnes âgées parmi les occupants de la maison. C’est une raison de plus pour se préoccuper de la QAI de son habitation. 

 

Le corps et l’esprit plus sains

Il est clair qu’une mauvaise qualité de l’air intérieur peut dégrader la santé. Les conséquences les plus fréquentes sont les problèmes respiratoires, qui peuvent d’ailleurs être très sévères chez les nourrissons et les personnes âgées. Mais selon les types de polluants présents dans la maison, d’autres problèmes sanitaires peuvent survenir. Selon les professionnels de la médecine, une mauvaise QAI peut également provoquer des problèmes cardio-vasculaires et, à forte concentration, certains polluants contenus dans l’air sont même potentiellement cancérigènes.

Il faut aussi savoir qu’une mauvaise QAI peut affecter la santé mentale. Selon les études, un taux trop élevé de polluants dans l’air intérieur favorise la répression, l’anxiété et peut même aller jusqu’à provoquer des troubles mentaux sévères chez les personnes qui y sont exposées. 

 

Optimiser la QAI : conseils et recommandations

Nombreux sont les polluants pouvant affecter la qualité de l’air intérieur. Il y a par exemple les Composés Organiques Volatiles (COV) qui proviennent des matériaux de construction des bâtiments et des meubles. Il y a aussi les particules en suspension, qui viennent principalement des appareils électroménagers à combustion et éventuellement de la fumée de cigarette. Pour réduire l’impact de ces polluants dans la QAI, il est recommandé de ne choisir que des matériaux de construction et des meubles étiquetés A ou A+. Il faut aussi éviter de fumer à l’intérieur du bâtiment et éviter autant que possible d’utiliser des appareils fonctionnant au gaz ou au fioul.

 

Mais outre ces petites recommandations, la meilleure solution pour améliorer la QAI est d’optimiser la circulation de l’air. Pour ce faire, voici les conseils à retenir : 

  • Un bâtiment doit bénéficier d’une source d’air pur permettant à l’air extérieur de pénétrer dans le bâtiment. 
  • L’air intérieur doit circuler de façon à aller des pièces dites « sec » (chambres, pièces de vie, salle de réception, etc.) vers les pièces dites « humides » (cuisine, salle de bain, vestiaires, etc.). Il faut à tout prix éviter l’inverse. 
  • L’air pollué venant des pièces « humides » doit être refoulé vers l’extérieur. 

 

Améliorer la ventilation en optimisant la consommation énergétique 

On a tendance à penser que pour améliorer la circulation de l’air à l’intérieur, il faut obligatoirement recourir à des moyens sophistiqués qui consomment énormément d’énergie. C’est pourtant faux. La meilleure façon d’optimiser la ventilation et, donc, d’améliorer la QAI est d’opter pour des solutions naturelles. En optimisant l’emplacement des ouvertures (portes et fenêtres) d’un bâtiment, il est en effet possible d’avoir une très bonne ventilation. Il existe également des systèmes de ventilation mécanique qui fonctionnent avec la seule force du vent. Ils permettent ainsi de bénéficier d’une bonne ventilation sans consommer la moindre électricité. Ces systèmes sont donc à la fois économiques et écologiques. Enfin, il est aussi conseillé de laisser pénétrer la lumière naturelle du soleil dans les pièces pour réduire le taux d’humidité contenu dans l’air. L’humidité figure aussi parmi les polluants les plus dangereux pour la santé.