En l’absence de règlementation encadrant les bâtiments d’habitation, on ne sait pas vraiment quand mesurer la QAI (Qualité de l’air intérieur) dans sa maison. Pourtant, en France, il est obligatoire de la vérifier périodiquement dans certains établissements recevant du public. Mais en quoi cette QAI est-elle importante ? Pourquoi la vérification est-elle obligatoire dans certains établissements ? Doit-on quand même vérifier la QAI dans les bâtiments d’habitation ? Et surtout, quels indices surveiller lors d’une vérification de QAI ?  

 

La qualité de l’air intérieur : plus polluée qu’en extérieur 

Ces derniers temps, on parle de beaucoup de la qualité de l’air extérieur. Le niveau de la pollution contenu dans l’air extérieur serait en effet responsable du changement climatique et, donc, du réchauffement de la planète.  

On parle un peu moins de la qualité de l’air intérieur (QAI). Et pourtant, selon les études, nous passons en moyenne entre 80 % et 85 % de notre temps en intérieur, tous les types de bâtiment confondus. Il peut s’agir d’un bâtiment d’habitation, de lieux de travail, d’école ou de tout autre espace enfermé entre quatre murs. Si l’on se fie à cette étude, on devrait donc aussi se soucier de la qualité de l’air intérieur si l’on tient à notre santé. C’est d’autant plus important puisque, selon d’autres études, l’air intérieur serait 4 fois plus pollué que celui de l’extérieur. 

Or, la pollution contenue dans l’air peut être à la source de nombreuses maladies respiratoires et peut même provoquer des problèmes cardio-vasculaires chez des personnes fragiles. On a donc 4 fois plus de risques de contracter ces maladies à la maison que si l’on se promenait dans la rue par exemple. 

C’est pour toutes ces raisons que la qualité de l’air intérieur (QAI) est importante. Il est important de la mesurer périodiquement, mais aussi de l’optimiser pour éloigner tous les risques liés à la santé. 

 

 

La mesure de la QAI : obligatoire pour les établissements de type ERP 

La loi française est en effet claire à ce sujet : il est obligatoire de surveiller périodiquement la qualité de l’air intérieur dans les établissements recevant du public (ERP). Voici ce que dit la règlementation à ce sujet : Selon la loi Grenelle II du 12 juillet 2010, il est obligatoire de réaliser une vérification de la QAI dans les établissements recevant du public tous les 7 ans. La mise en application de cette loi a commencé en 2018 pour les établissements accueillant des enfants de moins de six ans. On parle essentiellement des crèches, des garderies, des écoles maternelles et primaires. 

Cette loi est régulièrement mise à jour et depuis le 1er janvier 2020, elle touche aussi les centres d’accueil et de loisir ainsi que les établissements d’enseignement ou de formation professionnelle du second degré, à savoir les collèges et les lycées.  

Jusqu’ici, la loi française encadrant la QAI ne s’adresse donc qu’à la petite enfance. Après tout, c’est cette population qui est considérée comme la plus fragile. Mais la situation est en évolution permanente. Dans un avenir très proche, l’obligation de vérification périodique de la QAI va s’étendre sur tous les établissements recevant du public. Plus précisément, ce sera à partir du 1er janvier 2023. 

Pour les logements principaux et autres bâtiments d’habitation, aucune loi ne couvre pour le moment cette catégorie de bâtiment.  

 

 

Doit-on vérifier la qualité de l’air intérieur dans les habitations ? 

Doit-on quand même vérifier et mesurer régulièrement la QAI dans son logement ? C’est une question que se posent de nombreux Français. En effet, en l’absence de loi encadrant ce type de bâtiment, il est tout à fait normal de se poser cette question.  Pour y répondre, nous allons prendre un exemple très simple. Doit-on attendre les indications du gouvernement avant de vérifier les risques de fuite sur sa toiture ou la qualité de son isolation ? La réponse est non. 

En partant sur cette logique, il n’est donc pas nécessaire d’attendre que la loi rende obligatoire la vérification de la QAI dans les bâtiments d’habitations avant de le faire. Il est important de vérifier la qualité de l’air intérieur dans chaque lieu fermé où l’on passe du temps. 

Quant à la fréquence, là encore, il n’y a pas d’indication précise. Toutefois, dès lors qu’un des occupants de la maison présente des problèmes respiratoires, il y a de fortes chances que celui-ci vienne de la qualité de l’air intérieur. Une vérification de la QAI doit donc être réalisée. Il faut aussi préciser qu’une mauvaise qualité de l’air intérieur peut également provoquer des problèmes cardio-vasculaires. Si de tels cas se présentent dans votre maison, une vérification de la QAI est donc à privilégier. 

 

 

Comment mesurer la qualité de l’air intérieur ? 

La véritable question est  : quels indices mesurer pour évaluer la qualité de l’air intérieur. Et selon des études, sept facteurs doivent être mesurés avec le plus grand soin.  

La température 

La température de l’air intérieur n’est pas à prendre à la légère. Ce facteur détermine la sensation thermique générale et le degré d’inconfort (insatisfaction thermique) général. Selon les professionnels de ce secteur, la température idéale se situe entre 20 et 22°C pour les bureaux, entre 16 et 18°C pour les espaces à faible activité physique et entre 14 et 16°C pour les espaces à forte activité physique. 

L’humidité 

Le niveau d’humidité contenu dans l’air doit aussi être pris en compte lors de la vérification de la QAI. Dans un espace fermé, si l’air contient un taux d’humidité trop faible ou trop élevé, il peut provoquer des difficultés respiratoires chez les personnes qui y sont exposées. Le taux d’humidité contenu dans l’air ne doit pas être inférieur à 30 % et ne doit pas dépasser les 70 %. 

Les COV 

Les COV (Composés Organiques Volatiles) sont des polluants qui s’échappent des matériaux de construction des bâtiments ainsi que des meubles. En matière de COV, il y a notamment le formaldéhyde qui est particulièrement nocif pour l’homme. C’est donc un facteur polluant à mesurer avec soin lors de la vérification de la QAI. 

Le Benzène 

Le Benzène est un polluant qui peut venir de l’extérieur, mais peut aussi être produit en intérieur. Il s’échappe notamment de la fumée des cigarettes, des appareils de cuisson, du chauffage, mais peut aussi venir des meubles, d’une peinture récente ou d’un vernis. 

Les particules en suspension 

Les particules en suspension (ou Particulate Matter pour l’anglais) sont aussi très importantes à vérifier. Ces particules peuvent également venir de la fumée des cigarettes, mais également de tout autres appareils fonctionnant au gaz. 

Les particules fines 

Les particules fines représentent toutes les autres éléments physiques pouvant polluer l’air et, donc, dégrader la QAI. Ces particules peuvent pénétrer profondément dans le système respiratoire et peuvent provoquer des maladies particulièrement dangereuses. 

Le CO2 

Si le CO2 est naturellement présent dans l’air, il n’en reste pas moins dangereux pour la santé. Un trop fort taux de CO2 peut provoquer des problèmes respiratoires sévères et peut même provoquer le dysfonctionnement du système nerveux. Le niveau naturel du CO2 dans l’air avoisine les 380 ppm (soit 0.038%) et il est considéré comme dangereux dès lors qu’il dépasse les 1000ppm. 

Les polluants biologiques 

Enfin, il y a les polluants biologiques qui sont les bactéries et les virus en tout genre. C’est également un facteur à mesurer périodiquement pour éviter tout risque d’infection virale ou bactérienne. Voilà donc les principaux facteurs à mesurer lors d’une vérification de la QAI (Qualité de l’Air Intérieur).