Aujourd’hui les coûts d’exploitation et de maintenance d’un bâtiment représentent 75% de son TCO (Total Cost of Ownership ou Coût total de possession). L’un des enjeux majeurs du Smart Building est donc de permettre une réduction de ces dépenses, transformer et optimiser les métiers de l’exploitation et la maintenance du bâtiment tels qu’ils existent aujourd’hui.
Monitoring du bâtiment
Les exploitants des bâtiments souhaitent pouvoir contrôler l’état de leur parc d’équipements. L’un des enjeux du smart building est de leur fournir des données qui les aident à prendre les bonnes décisions d’exploitation. Dans le cas de notre client SNCF et de la supervision d’équipements critiques, le monitoring de l’activité des pompes de relevage leur permet de prédire et prévenir les risques d’inondations en intervenant sur les installations par anticipation.
Passer à la maintenance prédictive grâce à l’analyse de données »
Aujourd’hui, les interventions sur les équipements d’un bâtiment ont lieu soit lorsqu’il est défaillant (maintenance corrective) soit de manière régulière et programmée (maintenance préventive) en fonction de l’état supposé de l’équipement (et ce quel que soit son état réel de fonctionnement ou d’usure). Les principes de la maintenance préventive permettent de limiter les conséquences des pannes mais il est probable que l’équipement aurait pu continuer à fonctionner un certain temps sans dysfonctionnement ou que la pièce changée durant l’intervention aurait pu être utilisée quelques semaines ou quelques mois avant de présenter des signes d’usure.
La maintenance prédictive repose sur une approche radicalement différente puisqu’elle vise, de par l’analyse de données fournies en continu par les capteurs sur les conditions réelles d’utilisation des équipements, à anticiper les pannes ou défaillances. Il s’agira ensuite d’intervenir avant que la panne ne se produise.
Les modèles d’analyse prédictifs se basent à la fois sur :
– la définition des critères objectifs de bon fonctionnement (consommation électrique, niveau vibratoire, température, niveau d’eau…)
– l’historique des données et notamment des pannes,
– l’analyse des dérives qui permet de les affecter à des dysfonctionnements.
L’objectif du modèle de prédiction est donc de définir des seuils de valeurs ou des dérives qui vont déclencher une alerte pour intervention de maintenance.
Dans le cas d’une opération de maintenance prédictive, les personnels chargés de la maintenance voient leur temps d’intervention optimisé car ils ont accès à l’historique complet des caractéristiques techniques du produit et à ses conditions d’utilisation. Ils savent précisément quel type de problème il doivent résoudre sur place et s’y rendent donc avec le matériel et les pièces de rechange adéquates.
Une mutation des métiers de la maintenance des bâtiments à accompagner
Le fait que les bâtiments soient de plus en plus connectés et intelligents représente un véritable défi pour les métiers de l’exploitation comme ceux de la maintenance. Il ne s’agit plus seulement de maîtriser les équipements et leur environnement, mais aussi de connaître et comprendre le fonctionnement des systèmes de monitoring, traiter les données et les exploiter. C’est pourquoi l’ergonomie et la facilité d’utilisation des applications de monitoring que ce soit sur un ordinateur, mais également sur un smartphone ou une tablette (applications dites « responsive ») sont des éléments cruciaux pour favoriser l’adoption de ces nouvelles technologies et ne pas entraîner une contre productivité des personnels de maintenance.
Une mutation rapide des filières métier de l’exploitation et de la maintenance est par ailleurs nécessaire.
C’est pourquoi la SBA (Smart building Alliance), association qui réunit à ce jour quelque 150 organisations représentantes des différents corps de métiers du bâtiment et de la smart city, recommande vivement la mise en place de formations spécifiques et valorisations « visant à faire évoluer la filière traditionnelle maintenance et exploitation vers le Smart Building ». Et l’association d’ajouter dans son manifeste : « Cet enjeu constitue un impératif politique, économique et social, qui permettra de préparer les filières d’avenir, gisement de nombreux emplois. Le bâtiment intelligent n’existera que s’il y a des nouvelles compétences et des hommes formés, pour les valoriser ».