On affirme que l’avenir du bâtiment réside notamment dans la numérisation, sans laquelle il ne pourra pas relever les défis économiques, environnementaux et sociétaux auxquels il est aujourd’hui confronté, tant dans les secteurs industriels et tertiaires que dans le logement résidentiel. Mais numériser le bâtiment, qu’est-ce que ça signifie exactement ? Et que peut-on attendre de cette transformation numérique ?
En quoi consiste la numérisation du bâtiment ?
Le bâtiment est défini par une quantité de données (sur ses caractéristiques techniques, son état, ses consommations, son activité etc..) qui ne sont pas exploitées aujourd’hui car il n’existe pas de moyen simple d’accéder à ces informations et de les analyser. Numériser le bâtiment, c’est permettre le recueil de ces informations, leur transposition en données numériques et leur accessibilité par des systèmes d’information.
Monitorer et analyser l’activité et la performance des bâtiments
Cette numérisation peut avoir lieu de différentes manières complémentaires. On peut par exemple collecter des données grâce à des capteurs (d’occupation, de température, de consommation énergétique…), qui envoient en temps réel ou de manière régulière des informations sur l’état du bâtiment, le fonctionnement de ses équipements, son taux d’occupation etc.
Analysée, traitée et rendue compréhensible, cette somme de données valorisées constitue une richesse qui va véritablement transformer le travail des gestionnaires d’immeubles et la vie de ses occupants. Le bâtiment connecté permet l’échange d’informations, la mise en place d’alertes, la maintenance prédictive, la gestion intelligente des équipements qui se connectent entre eux mais aussi à leurs utilisateurs et leurs exploitants.
Accompagner le cycle de vie du bâtiment
Cette transformation numérique permettra de suivre le bâtiment durant tout son cycle de vie, de sa conception à sa démolition en passant par son exploitation et sa maintenance. En effet le bâtiment étant conçu pour être durable et exploité pendant plusieurs décennies, il est essentiel de pouvoir conserver l’empreinte numérique de ses caractéristiques de construction ainsi que des différents changements opérés durant les inévitables phases de rénovation.
L’enjeu de numérisation du bâtiment commence donc dès sa conception, avec le recours (de plus en plus systématique) à la maquette numérique (dont l’acronyme anglais BIM -pour Building Information Modeling- est souvent utilisé).
La maquette numérique inclut une base de données et une représentation graphique, en 2D ou en 3D, du bâtiment. Cette base de données associée à la maquette numérique contient l’ensemble des composants techniques du bâtiment qui sont traités comme des objets auxquels peuvent être associées des caractéristiques techniques (modèle, taille, résistance au feu).…
La constitution de la base de données ne doit pas se faire uniquement de façon intensive à un certain instant de la vie du bâtiment, mais également au fur et à mesure de l’acquisition des données, à la livraison du bâtiment, lors d’audit, de rénovations.
Des systèmes ouverts pour des données accessibles par tous les acteurs du bâtiment
Un des enjeux majeurs de la numérisation du bâtiment est de mettre en place des solutions ouvertes et interopérables qui permettent l’échange facile et réciproque de données entre l’ensemble des logiciels métiers depuis la conception et la construction jusqu’à son exploitation, en passant par la gestion du patrimoine, l’analyse des usages etc..
Efficacité opérationnelle et nouveaux services
Si des gains financiers liés à la numérisation des bâtiments sont attendus dès la phase de construction, l’essentiel du parc immobilier est constitué par des immeubles existants et les charges d’exploitation représentent 75% du coût total d’un bâtiment. Il paraît donc prioritaire d’utiliser les données pour optimiser l’exploitation et la maintenance du bâtiment (via la gestion des alertes et la télémaintenance, le pilotage énergétique, la maintenance prédictive…).
Par ailleurs le recueil et l’analyse des données sur les usages doit permettre de mettre en place nouveaux services pour les occupants des bâtiments tertiaires tels que la gestion des espaces, de mieux gérer les risques et de développer de nouveaux business models (facturation à l’usage..).
