Qu’est ce que le smart building?

Plusieurs définitions du terme smart building (ou bâtiment intelligent) sont proposées, le plus souvent focalisées sur l’aspect énergétique et liées au concept de Smart Grid (que l’on peut traduire par réseau électrique intelligent).
La définition de la Smart Building Alliance, à laquelle de plus en plus d’acteurs du bâtiment se réfèrent, nous semble cependant la plus juste :

Smart Building = Bâtiment qui contient des systèmes intelligents.

Systèmes intelligents = Ensemble de capteurs et/ou actionneurs offrant un certain nombre de services aux utilisateurs (exploitant, occupant, propriétaire….).

La SBA introduit par ailleurs une notion clé : le « Ready2Service » (ou R2S)

Smart Building R2S = Bâtiment qui contient des systèmes intelligents ouverts et connectés vers l’extérieur.

Mais à quels défis le Smart Building doit-il répondre concrètement ?

 

Urbanisation exponentielle et défis environnementaux

Selon un rapport de l’ONU (World Urbanization Prospects 2014), à l’horizon 2050, la population urbaine devrait croître de deux tiers et 2,5 milliards d’habitants supplémentaires peupleront alors notre planète.

Dans ce contexte, concevoir des bâtiments qui garantissent une urbanisation durable et d’un impact limité sur l’environnement apparaît comme une urgente nécessité.

En effet, les bâtiments sont aujourd’hui la deuxième source de production de gaz à effet de serre en ville et leur facture énergétique représente presque la moitié de la facture globale en France.

La maîtrise de l’efficacité énergétique des bâtiments qui doit permettre de réduire substantiellement la consommation énergétique et les émissions de CO2 est donc un facteur indispensable au développement de la ville de demain.

Mais de tels efforts n’auront qu’un impact limité s’ils ne sont pas dépensés dans le cadre d’un système global. Les bâtiments doivent donc pouvoir communiquer entre eux dans un environnement Smart Grid afin d’échanger des informations et partager des ressources énergétiques.

 

L’IoT au service du bâtiment de demain : passer de solutions fragmentées à un éco système ouvert

La digitalisation du bâtiment n’en est aujourd’hui qu’à ses balbutiements. Systèmes fragmentés et solutions verticalisées continuent de prédominer sans faciliter l’échange de données entre les différents acteurs du bâtiment (constructeurs, exploitants, etc..).

L’internet des objets (IoT), qui permet de connecter n’importe quel équipement du bâtiment via un ensemble de capteurs et de superviser l’ensemble des différents systèmes (éclairage, chauffage, ventilation, vidéosurveillance etc..) offre la possibilité de digitaliser et intégrer le bâtiment dans un écosystème ouvert.

Qu’il s’agisse d’un bâtiment tertiaire ou d’une habitation, le fait qu’il soit connecté permet donc aux utilisateurs du smart building (exploitants, occupants) d’accéder aux données relatives au bâtiment à distance que ce soit à des fins d’information (consommation énergétique, présence, fonctionnement, alarme..) ou pour permettre une intervention sur les différentes installations et équipements du bâtiment via un smartphone, une tablette ou autres terminaux d’accès.

Concilier le cycle de vie court des technologies de l’information et ses innovations permanentes avec le cycle de vie long et la qualité durable du bâtiment est cependant un vrai défi. Il est d’autant plus crucial de s’appuyer sur une solution ouverte et standardisée qui puisse facilement s’adapter aux différentes phases d’évolution du bâtiment (rénovation, changement d’usage etc..).

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Maîtriser et réduire les coûts d’exploitation

Aujourd’hui plus de 80% des coûts d’exploitation du bâtiment sont liés aux personnes qui les occupent. Les efforts de maîtrise des coûts doivent donc se focaliser en priorité sur la réduction des charges liées à la consommation d’énergie, la maintenance du bâtiment ou encore la gestion des déchets et le Smart Building doit apporter des gains significatifs dans ce domaine.

Par exemple, le fait de pouvoir suivre en temps réel l’état du bâtiment et d’être alerté en cas de dysfonctionnement ou de surconsommation permet d’intervenir rapidement et de corriger le problème (panne, fuite etc..) éventuellement à distance. Dans un futur très proche, le développement de la maintenance prédictive permettra, grâce à l’analyse des données, de prévoir ces dysfonctionnements et d’agir avant que l’équipement ne tombe en panne par exemple, réduisant ainsi les coûts de maintenance et la consommation énergétique des bâtiments.

 

Le smart building comme plateforme de services

La seconde étape de développement du bâtiment intelligent est de permettre des échanges des données et d’énergie à plus grande échelle, puis de proposer de nouveaux services qui répondent à différentes problématiques de notre société telles que le maintien à domicile des personnes âgées, la santé, la sécurité des biens et des personnes, l’amélioration des conditions de travail…

La gestion intelligente des bâtiments doit permettre le développement de nouveaux services à la personne comme par exemple le maintien ou le retour à domicile des personnes âgées à mobilité réduite ou souffrant de certaines pathologies qui pourront vivre chez elles en étant connectées en permanence à des réseaux de surveillance et de prise en charge médicale.

De même, dans le bâtiment tertiaire de nombreux services peuvent être proposés aux exploitants et aux occupants que ce soit la gestion dynamique des espaces (salles de réunion, restauration, espaces de coworking), une gestion de l’accueil automatisée ou des services annexes connectés (conciergerie, parking, transports). L’objectif ici est double : optimiser le taux d’occupation des immeubles tout en améliorant à la fois le confort et la productivité des occupants.

En conclusion le smart building a pour ambition de transformer profondément le bâtiment, tant dans sa conception que dans la façon d’y vivre et d’en gérer la consommation. Une transformation qui a déjà commencé.